LA RACE (Amiens, FR)

 

Terminés les murmures, on est plutôt dans le guttural désormais, l’éternuement, le cri, le raclement de gorge et l’aboiement. Parce qu’on sent bien que le message qu’ils expulsent coïncide parfaitement avec la charpie sonore qui la porte. Tout le temps inconfortable et malaisée, souvent cassante et dégueulasse et invariablement sans espoir aucun. La guitare aigrelette aux stridences vicieuses, la batterie monomaniaque qui semble vouloir abandonner toute trace d’humanité pour se rapprocher le plus possible des émotions froides d’une boite à rythmes sans y arriver vraiment, la voix complètement tarée, les bruits indéterminés mais déterminés qui agissent comme des stylets sur les couches tendres du cortex. La No Wave partouze avec le post-punk, l’indus burine le punk, la haine recouvre l’ensemble d’un voile glauque et grisâtre et Romano Burito Edouard (batterie sacrifiée), Roberto Edouard (cordes vocales barbelées) et Pavel (guitare maltraitée) – déjà croisés entre autres chez Headwar pour les deux Romain, chez Judas Donneger ou Dalida pour Pavel/Klaus Legal – observent la bête grandir au milieu, un sourire carnassier aux lèvres.

 

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MATT CARGILL (Londres, UK)

 

Matt Cargill c’est le projet solo de Matt Cargill, principalement connu pour chanter/crier à moitié à poil, en escaladant des tours d’amplis, dans le groupe noise anglais Sly & the Family Drone, et faire beaucoup de bruit avec Bruxa Maria. Cette fois il est assis derrière diverses vieilles machines qui tournent, crépitent, envoient un paquet de sons distordus et grésillants qui retournent l’intérieur de l’estomac.

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5 euros